Guillaume Bonnel, Danièle Méaux : « Anatomie d’une ville », 365 photographies couleur, texte de Danièle Méaux, Filigranes éditions, 132 pages, Paris, 2019, ISBN : 978-2-35046-492-3
Extrait du texte de Danièle Méaux (« Les formes d’une enquête ») : « Le projet proposait d’ausculter, par le biais de la prise de vue, la ville et la diversité de ses modalités d’aménagement, ainsi qu’elles se manifestent au regard. L’entreprise reposait sur le pari que la photographie était à même de contribuer, par ses moyens propres, à une enquête (même si elle gagnait à ne pas opérer seule, mais dans un échange suivi avec des spécialistes de différents champs). Il s’agissait à cette occasion d’essayer de jauger, à partir d’une expérience concrète, les capacités heuristiques du médium face aux mécanismes des transformations urbaines ».
Résumé par Danièle Méaux : « Dans le cadre d’un projet soutenu par le Labex IMU (Intelligences des Mondes Urbains), le photographe Guillaume Bonnel a pendant toute une année sillonné les rues de Saint-Etienne, portant son attention sur la morphologie de la ville et, plus particulièrement, sur les modalités de l’évolution urbaine, dans ses diversités de rythmes et ses variétés d’échelles. Guillaume Bonnel avait auparavant consacré ses travaux à des paysages ruraux […]. La tâche qui lui était confiée se distinguait à plusieurs égards. Tout d’abord, il est rarissime qu’à un photographe échoie la mission d’arpenter et d’ausculter une ville pendant un laps de temps aussi conséquent. Guillaume Bonnel ne connaissait pas Saint-Etienne avant d’y commencer ce travail, mais les douze mois qu’il y a passés n’ont pu que favoriser de perpétuels retours sur les mêmes sites ainsi qu’une lente imprégnation […]. Par ailleurs, Guillaume Bonnel n’a pas travaillé seul sur le terrain, mais en constante synergiue avec des chercheurs de disciplines variées (esthétique et histoire de la photographie, géographie, sociologie, urbanisme, architecture, traitement informatique des images) ; un site web favorisait les échanges entre eux tandis que des réunions étaient régulièrement programmées. Au cours de ces rencontres, la présentation des vues déclenchait le dialogue, les réflexions formulées étant à même de relancer le praticien vers d’autres objets ou de le conforter dans certaines voies. C’est au croisement d’apports disciplinaires diversifiés, et dans la durée, que le travail photographique s’est développé ».
